Au Sénégal, comme dans la plupart des pays africains ayant connu la traite négrière puis l’esclavage, des courants de pensée se sont développés, créant une dualité entre la culture importée par le colon et les religions traditionnelles et leurs croyances. Aujourd’hui, malgré une forte évangélisation de la société et l’implantation de l’islam, de nombreuses traditions des premiers habitants sont conservées et pratiquées, comme une revendication parfois inconsciente d’une identité africaine longtemps bafouée.
Les versions diffèrent sur l’origine des premiers habitants du Sénégal. Ce qui revient le plus souvent dans les légendes urbaines. Ce qui explique pourquoi les Wolofs constituent une société multiethnique parlant la langue des Lébous. L’ethnie lébou renferme plusieurs lignées : les waneer, les youkab, les your, les khagane, les ai, les diassirator, les deunguagne, les beigne, les dorobé, les khonkhabop, les dindire, et les soumbar…
Peuple de pêcheurs, les Lébous, habitants d’origine de la presqu’île du Cap-Vert, sont connus pour avoir le sang chaud et un orgueil bien assis. Pendant des siècles, les Lébous tentent d’obtenir leur indépendance et y parviennent finalement en 1790, durant le règne du Damel Amary Ngoné Ndella Coumba Fall, roi du Cayor. Ils créent alors une petite république gouvernée par une lignée de religieux musulmans, appelé le Serigne Ndakarou … Telles que Yoff, Ouakam, Ngor, Hann, Gueule-Tapée, Niaye Thioker, qui existaient bien avant la création de Dakar.
Cependant, les traditions restent vives dans la communauté lébou, qui est surtout réputée pour sa spiritualité. Certaines maladies mentales continuent d’être traitées par des cérémonies rituelles de guérison, telles que le ndeup … Dans la religion traditionnelle, les tuur et les rab sont des principes importants. Les initiés portent le nom de Saltigué. La cérémonie du ndeup possède une corporation de prêtresses spécialisées, appelées Ndeupkat.
Le raab (génie) lors du ndeup a une identité, un sexe, et même un chant (un bak). Ainsi, au simple son de ce bak, une personne malade ou «possédée» peut entrer en transe. Cependant, il existe une quantité indéfinie de rabs et parfois même il arrive que les ndeupkat ne les connaissent pas tous. Les plus communs sont les rabs lutteurs et les garces. Et avec ce genre de rab, la personne possédée, lorsqu’elle est en transe, fait mine de s’accoupler…
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