En cas d’arrêt du sport, il se déclenche à l’inverse un cercle vicieux dont les effets se mesurent sur les différents indicateurs de la condition physique. « Quand on arrête l’activité physique, on diminue ses capacités cardio-respiratoires et musculaires, on crée un déséquilibre dans sa composition corporelle et on perd de sa souplesse et de son équilibre »,
Les effets de l’arrêt dépendent notamment du niveau de l’activité physique préalable à l’arrêt, précise l’expert en médecine du sport. « C’est le delta entre ce niveau d’activité et l’arrêt qui va faire la différence, relève-t-il. Entre quelqu’un qui fait un footing une fois par semaine et quelqu’un qui s’entraîne tout le temps, l’arrêt du sport n’aura pas le même impact. Chez le premier les effets seront moins visibles que chez le second, qui verra sa condition physique se dégrader un peu plus rapidement »
De manière générale, quel que soit son niveau sportif, l’arrêt du sport joue sur les capacités cardio-respiratoires, qui se réduisent. Une conséquence qui se manifeste par la une baisse de la VO2 max. Cet indicateur de performance sportif bien connu des Runner correspond à la consommation maximale d’oxygène que l’organisme est capable d’absorber pendant l’effort physique. Sous l’effet de l’inactivité prolongée, la quantité d’oxygène apportée aux muscles au cœur, aux organes et au cerveau sera moins importante. On se sentira plus facilement fatigué et essoufflé en cas d’effort.
Un repos prolongé entame également les capacités musculaires. Peu sollicités, nos muscles perdent rapidement en force et en puissance. Mais pas seulement. « En dehors de ses fonctions locomotrices, le muscle secrète, lors de ses contractions, des substances protectrices, les myokines, à l’inverse de la graisse qui sécrète des substances agressives (les adipokines). Si on perd ses capacités musculaires on perd également de ses capacités protectrices et on devient plus à risque de maladies. C’est en effet dans la cellule musculaire que les réactions métaboliques s’opèrent »...
La prise de poids fait partie des symptômes les souvent cités et visibles après l’arrêt du sport. Mais plus que les possibles kilos supplémentaires sur la balance (qui pèsent sur le moral), c’est l’éventuelle augmentation du tour de taille qui pose le plus problème, selon notre expert. L’inactivité prolongée, associée à une alimentation riche et déséquilibrée, peut élargir ce tour de taille à moyen et long terme. Or le tour de taille est un « reflet de la graisse abdominale, la graisse la plus agressive », qui, lorsqu’elle est présente en excès favorise le risque de maladie cardiovasculaire et de diabète de type 2…
Lorsqu’on arrête le sport, d’autres facultés comme la souplesse sont mises à mal. « Lorsqu’on arrête l’activité physique, on s’enraidit, on perd en souplesse au niveau des articulations. Or, sans souplesse, on peut développer des compensations préjudiciables. Par exemple si on perd en souplesse au niveau des épaules, on peut compenser en cambrant le dos et s’exposer à terme aux douleurs lombaires…« , précise notre expert.
Un repos contraint au lit à la suite d’une blessure ou une grippe par exemple, fait également vaciller notre équilibre. L’inactivité nuit à notre sensibilité proprioceptive, cette capacité à positionner le corps dans l’espace. Les capteurs proprioceptifs, ces radars situés à des endroits stratégiques du corps comme sous nos pieds, fonctionnent moins bien. On est alors plus sujets à la perte d’équilibre. Chez les personnes âgées, le risque de chute augmente…
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