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S2xtapes : Pourquoi les jeunes immortalisent leurs flirts et ébats ?

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La fuite des s2xtapes s’enchaîne et déchaîne la toile pour reprendre les clichés des journalistes. Les images peu cathodiques des élèves du Collège Sacré Cœur ne seront pas la dernière d’une longue liste où l’on retrouve d’autres S2xtapes comme ceux de la chanteuse Dieyla Guèye, une ancienne candidate de ‘’ Sen Petit Galé’’, ceux des élèves de Mbour. La fuite des S2xtapes fait fureur et soulève une vague d’interrogations et d’indignations. Qu’est-ce qui pousse les jeunes à immortaliser leurs flirts et leurs ébats ? Quelle est la toile de fond de la circulation des S2xtapes dans les réseaux sociaux ? Ce nouveau fait de société est imposé par le mésusage des réseaux sociaux et aussi la tendance de la sexualité précoce observée chez les adolescents et les jeunes. L’analyse est faite par le sociologue, Dr Mamadou Moustapha Wone.

La sexualité précoce observée chez les jeunes est apparue avec la société dite moderne. Celle-ci a desserré l’étau sur les restrictions dictées par la société attachée aux valeurs ancestrales. Au cœur de cette occurrence se trouvent aussi les nouvelles technologies de l’information et de la communication.  « A l’époque, on sautait des murs pour regarder des films pornographiques au cinéma. Après le cinéma, la télévision a fait son apparition et avec la multiplication des chaines de télévisions, on avait la pornographie à la maison. Donc on n’avait plus besoin de sauter des murs, d’acheter des tickets pour regarder des films », narre le sociologue, Mamadou Moustapha Wone. 

scandale Collège Sacré-Coeur

Le téléphone portable, l’autre danger à la portée de main des jeunes 


De toutes ces nouvelles technologies, le téléphone portable est celui qui semble accélérer la déstructuration des comportements. Avec l’accessibilité de la connexion internet, tout est accessible y compris des scènes de pornographie.  S’y ajoute, ce que nous pouvons qualifier la tolérance grandissante du concubinage.  
 « Avec cet outil, tout est à portée de main, chacun est libre de regarder ce qu’il veut. Ce qui veut dire qu’il y a un décloisonnement dans la société. Si on pense qu’il y a un âge pour faire l’amour, on se trompe. Le concubinage des jeunes a été libéralisé. La société est devenue beaucoup plus permissive si bien que les gens peuvent faire tout ce qu’ils veulent sans la moindre contrainte ni gêne », avance Mamadou Moustapha Wone. 
Durant l’adolescence, il y a une envie, ce besoin de découvrir le sexe. C’est à la limite biologique. « Durant cette phase, le corps se métamorphose. C’est ce qui explique ce besoin extraordinaire de découvrir le sexe. C’est tout simplement hormonal.  C’est différent de quelqu’un qui a 45-50 ans qui voit sa libido baisser considérablement. C’est le contraire des jeunes qui voient tout se démultiplier », explique le sociologue. 

Créer des clubs d’abstinence 
Le sociologue ne s’est pas contenté d’analyser ce nouveau fait de société. Il a préconisé l’émulation en matière d’abstinence. Il a suggéré la création des clubs d’abstinence pour encadrer les jeunes. « Il faut créer des clubs d’abstinence et primer les meilleurs. Il faut faire comprendre aux jeunes que le sexe n’est pas une denrée de consommation », recommande Dr Wone.